Par Stéphanie Marpinard
1. Etre attentif aux collaborateurs à risques
Certains profils de salariés sont plus sensibles que d’autres à l’épuisement professionnel. ʺOn retrouve ainsi des personnes qui placent toute leur estime d’elles-mêmes dans leur travail, celles pour qui le travail est une compensation à une vie personnelle parfois difficile et celles qui ont un rapport passionnel et intense à leur travailʺ, explique Bruno Lefebvre.
2. Repérer les signes annonciateurs
Un burn-out ne se produit pas du jour au lendemain et doit être différencié du surmenage lié à un excès de travail temporaire. Ses premiers signes s’installent progressivement : ʺLe collaborateur cherche à s’isoler, sous-estime ses capacités, émet des critiques vis-à-vis de son travail, mais aussi celui de ses collèguesʺ, énonce le psychologue. Physiquement, le salarié peut également se plaindre de maux de ventre, de dos, de trouble du sommeil, manifester des variations de poids ou encore consommer plus de tabac ou d’alcool.
3. Contourner les facteurs de risques
L’organisation du travail est un facteur de risques psychosociaux sur lequel RH et managers peuvent intervenir. ʺUne entreprise dans laquelle les mécanismes de reconnaissance ne sont ni clairs ni prévisibles risque d’inciter au surengagement de ses collaborateursʺ, indique Bruno Lefebvre. Des leaders d’opinion surinvestis dans leur travail et ayant eux-mêmes un rapport trop passionnel à leur travail poussent aussi, qu’ils le veuillent ou non, les autres collaborateurs à faire de même.
4. Prévenir, plutôt que guérir
Dès lors qu’un manager s’aperçoit qu’un membre de son équipe se surengage pour compenser une perte d’efficacité ou de reconnaissance, il doit intervenir au plus tôt avant que le mécanisme de l’épuisement professionnel ne fasse des ravages. ʺInterrogez-le pour connaître les raisons de son surengagement, ce qu’il en attend en terme de performances et de résultatsʺ, conseille-t-il. De même, il est souhaitable de lui faire exprimer ses attentes en termes de reconnaissance, même si ses dernières ne pourront être satisfaites. Cette mise au point facilitera un désengagement salvateur.
5. Faciliter le retour en poste
Lorsque le burn-out s’installe, un éloignement de l’entreprise pendant plusieurs mois est indispensable. Se pose ensuite le problème du retour du collaborateur au sein de la société. ʺPour une réintégration réussie, il est essentiel que ce salarié qui a souffert d’une perte profonde de l’estime de soi renoue rapidement avec un sentiment de réussite. Dans cette optique, le défi pour le RH et le manager va être de dimensionner son poste et ses responsabilités pour garantir son succèsʺ, conclut Bruno Lefebvre.