Qu’y a-t-il dans une larme ?
Le « liquide lacrymal » (ou plus simplement : les larmes) est composé d’eau et de sels – jusque là, rien de surprenant pour tous ceux qui ont déjà goûté leurs larmes… Mais ce n’est pas tout : les larmes contiennent aussi du glucose, des lipides et de l’urée (une molécule qu’on trouve essentiellement dans les urines).
Plus surprenant encore, la composition des larmes varie lorsque nous sommes sous le coup de l’émotion : les larmes se chargent alors en protéines et en hormones, dont la prolactine. Cette hormone est à l’origine d’une idée reçue qui a perduré pendant longtemps : la prolactine intervenant dans la lactation, on imaginait que les femmes en avait plus et que cela expliquait pourquoi elles pleuraient plus que les hommes (ce qu’aujourd’hui, on explique plutôt par des facteurs culturels).
Pourquoi pleure-t-on ?
Les pleurs surgissent pour évacuer une menace – physique ou non.
- les larmes réflexes
Elles surgissent, par exemple, lorsqu’on épluche un oignon : l’oxyde de propanethial irrite l’œil. Les larmes coulent alors pour diluer le composé et le chasser de la paroi oculaire. Le système nerveux les active également dans le cas des poussières, des cils ou de tout ce qui sera analysé comme « danger potentiel ». Objectif : évacuer le corps étranger, protéger l’œil. À noter également : nos larmes contiennent des anticorps et des enzymes en charge de protéger nos yeux des bactéries et garder l’œil stérile.
- les larmes émotionnelles
Au-delà des attaques concrètes sur notre intégrité physique (visuelle tout au moins), les larmes nous servent aussi à exprimer des sentiments – et les évacuer. Le philosophe Francis Métivier note : « Pleurer liquide. Comme s’il y a quelque chose en nous de dur qui n’arrive pas à sortir. Pleurer est le signe que la chose se liquéfie, qui se soulage… » En pleurant, nous nous débarrassons d’une douleur.
Contrairement à une autre idée reçue, les pleurs sont toujours liés à une tristesse. Certes, il existe aussi des larmes de joie, mais comme l’explique le psychiatre François Lelord au micro d’Ali Rebeihi :
Même lorsqu’on pense pleurer de joie, il y a toujours un fond de tristesse.
Lors de retrouvailles, par exemple : les larmes seraient liées à un rappel de la séparation, de la perte. Il y a toujours un petit noyau de perte ou de souvenir de la perte dans les larmes, toujours un fond de tristesse.
2 comments on “Que contiennent nos larmes ?”
Claire Baudin
10 février 2023 at 19:37Bonjour, je suis très contente de lire votre article, surtout en lisant que les pleurs soulage d’une menace réelle ou pensée. Cela va donc pour moi dans le sens de la théorie polyvagale et pleure nous aide à retrouver notre sécurité intérieure. Je voudrais alors savoir quelle hormone est secrète dans le corps après avoir pleuré. Je vais continuer mes recherches. Je trouve que certains psy et techniques de soi-disant libération émotionnelle ne nous invitent pas à pleurer !!! Et cela me met dans une certaine frustration voir colère. Cordialement. Claire Baudin
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