« Chère Britney Spears,
Je vous connais superstar américaine alors récemment le #FreeBritney m’a interpellé. Vos chansons étaient partout, elles ont rythmé les étapes de ma vie, la vie d’une fille née dans les années 80.
En 2000 je suis adolescente et avec mes copines on s’époumone sur vos tubes. Le premier c’est “Hit me baby one more time” : frappe moi encore une fois. En tenue d’écolière sexy, on se croyait enfant rebelle, on ne voyait pas que comme vous on devenait des objets sexuels.
Vous quittez le lycée, moi aussi, vous balancez votre bague de virginité et chantez “I’m a slave for you”, “je suis ton esclave”. Moi je suis à l’université, Je veux être une bombe aussi, sentir cette puissance que vous dégagez. Vous chantez “‘you’re toxic, You’re dangerous, I’m loving it”. tu es toxique, tu es dangereux, j’adore”. J’en rencontre un, de mec toxique. J’avais oublié : une bombe n’est qu’un objet aux mains de celui qui la contrôle.
Vous êtes une bombe sexuelle, mais à retardement.
Vos aventures font les couvertures, et les jugements sont durs : la salope c’est vous, c’est sûr. C’est marrant, on me l’a dit aussi. Mais n’est-ce pas la destinée de toutes les femmes dont le comportement déplaît.
Tout à coup, on vous voit sombrer. L’enfant sage devenu femme fatale, devenue femme moquée boit, se drogue et se tond les cheveux devant les paparazzi. Sur ce geste, le monde entier parle de folie, alors que vous criez : arrêtez tout, je veux plus jouer la poupée sexy. Vous redevenez un sexe faible qu’il faut soigner, dominer, enfermer. L’injustice tombe et décide de la tutelle de votre père sans que vous puissiez le contester.
On est en 2008, j’arrive à Paris, c’est la liberté, et pour vous, Britney, le début de la captivité.
Pendant les 13 années suivantes, votre père régentera vos fréquentations, votre alimentation et vos prescriptions
Vous vous remettez à chanter, à danser, à sourire, vos fans sont comblés, le monde est rassuré. Alors que je viens d’accoucher votre père vous interdit de retirer votre stérilet. Le business peut continuer, vous êtes la poule aux œufs d’or de vos geôliers et des marques du monde entier.
En 2018 le monde a changé la parole s’est libérée
Votre #MeToo à vous c’est de profiter d’un direct à la télé pour refuser une énieme tournée. En représailles on vous interne et vos fans s’alarment. Ils lancent #FreeBritney. Des journalistes enquêtent et la vérité éclate. Enfin, on vous écoute et la tutelle s’effrite.
Il reste nos questions. Et si derrière notre aveuglement nous comprenions enfin notre collusion? Et si derrière votre enfermement nous comprenions enfin notre propre aliénation ?
Chère Britney, qu’allons nous vivre désormais ? Permettez moi d’espérer, parce que ‘free Birtney” pour nous toutes, maintenant, ca veut dire “liberté”. »