Voici d’où viennent tes fantasmes (selon la psychologie) !


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Voici d’où viennent tes fantasmes (selon la psychologie) !

Pourquoi fantasmes-tu sur tel ou tel acte ? Peut-être as-tu des fantasmes très éloignés de tes valeurs, de ta personnalité ? Tout ça a un sens !

Lorsque Mymy, jamais à court d’inspiration, m’a proposé de préparer un article sur les fantasmes, je me suis rendue compte qu’en tant que psychologue, je ne savais pas grand-chose du sujet !

Je n’avais pas lu d’article précis, de recherches, de livres…

Depuis, je vous le dis, j’en ai lu des trucs ! Aujourd’hui, je vous propose un récap de tout ce que j’ai appris (ou presque) sur le sujet des fantasmes.

La première question que je me suis posée est celle de la définition :

qu’est-ce qui caractérise un fantasme ? Comment les spécialistes définissent les contours de nos fantasmes ?

Rachel Keller, thérapeute spécialisée dans les sexualités humaines, décrit les fantasmes comme :

« Des pensées conscientes aux thèmes, actes, images et/ou paroles sexuelles »

Ces pensées consciences apparaîtraient souvent (mais pas toujours) en même temps qu’une excitation physique et une activité sexuelle.

Cette définition de base est suffisamment générale pour bien englober tous nos fantasmes. Mais elle ne dit pas que parfois, ils peuvent nous décontenancer, nous surprendre, nous embarrasser…

Avez-vous déjà rougi en pensant à un fantasme inavouable ?

Selon certains psychologues, nos fantasmes ne sont pas toujours en accord avec nos valeurs, nos principes… et ne correspondent pas non plus à des choses que l’on voudrait concrétiser dans notre « vraie » vie ».

Que l’on se rassure : nos fantasmes sont peut-être là pour nous signaler quelque chose, ou pour nourrir un besoin psychologique !

C’est en tout cas le propos du chercheur Justin Lehmiller, qui a mené une étude d’ampleur sur le thème en interrogeant 4 175 personnes à propos de leurs fantasmes, leurs personnalités, leurs histoires sexuelles et leurs informations démographiques.

Prenons l’exemple des relations sexuelles « à plusieurs » (à trois ou plus), qui ne sont pas si inhabituelles puisque 89% des personnes participant à l’étude ont déjà fantasmé sur une relation à trois.

Ce fantasme pourrait être lié à un désir de sentir sexuellement « compétent ou compétente » : celles et ceux qui l’évoquent se décrivent au centre de l’attention de plusieurs personnes, capable de toutes les satisfaire en même temps…

Un autre exemple : les fantasmes de certains et certaines s’articulent autour d’une idée de passion et de romance.

Lehmiller le perçoit comme un désir de se sentir aimée et d’être « connectée » émotionnellement à son ou sa partenaire.

D’autres ont également partagé des fantasmes à tonalité BDSM (bondage, domination-soumission, sadomasochisme).

Le chercheur s’aperçoit que ces personnes-là, en dehors de leurs fantasmes, ont par ailleurs un besoin d’approbation un peu plus fort que les autres.

Pour le spécialiste, il est possible que le BDSM, en forçant à se centrer sur l’ici et maintenant, propose un échappatoire aux complexes de ces personnes.

Finalement, Justin Lehmiller souligne que nos fantasmes ne se limitent pas à une expérience du plaisir sexuel – ils pourraient satisfaire aussi des besoins psychologiques, qui varient (ou non) en fonction des périodes de nos vie…

Cette idée, selon laquelle les fantasmes ne parlent pas seulement de nos désirs sexuels, rejoint une recherche menée par Gurit E. Birnbaum (et son équipe).

Cette fois, la chercheuse a fait l’hypothèse que nos fantasmes pourraient être liés à nos « styles d’attachement ».

Qu’est-ce donc que cette chose ? Pour faire court, la théorie des styles d’attachement suggère que pendant l’enfance, nous développons des modèles à partir de la manière dont nos figures parentales se sont occupées de nous.

(Je dis « figures parentales » mais ce n’est pas limité aux parents : ça concerne les personnes censées s’occuper de nous pendant que nous grandissons.)

Ces modèles mentaux vont impacter la manière dont nous construisons, percevons, entretenons nos relations avec les autres.

Si vous vous êtes sentie aimée et en sécurité, vous avez probablement développé un style d’attachement « sécure ».

En revanche, si vous avez senti que votre figure parentale pouvait vous abandonner, vous avez peut-être développé un attachement « anxieux ».

Si c’est le cas, vous pouvez par exemple craindre régulièrement, sans trop de raisons, que votre partenaire vous quitte, ne vous aime pas vraiment, etc.

Ou vous pouvez avoir tendance à « éviter » : la crainte d’être abandonnée vous mène à fuir les relations intimes. Pas d’attachement, pas d’abandon possible !

Bon. Et les fantasmes, dans tout ça ?

Birnbaum et son équipe ont observé 48 couples cohabitant pendant trois semaines et les ont interrogés à propos de leurs fantasmes, leurs sentiments réciproques, leurs personnalités et leur style d’attachement.

Au démarrage de l’expérience, les participants et participantes répondent à un test pour évaluer leur style d’attachement.

Ensuite, chaque jour, ils et elles remplissent un questionnaire, racontent ce qu’il s’est passé dans leur relation et décrivent leurs fantasmes s’ils et elles en ont eus pendant la journée.

Sur la période de trois semaines, il apparaît que les gens indiquent des fantasmes sur 13 jours. Les hommes et les femmes reportent le même degré de fantasmes, et les 2/3 fantasment plutôt à propos de leurs partenaires.

Les résultats de la recherche, publiés dans le sérieux Personality and Social Psychology Bulletin, suggèrent effectivement un lien entre nos fantasmes et nos styles d’attachement.

Comme dit plus haut, les personnes au style d’attachement « anxieux » pourraient utiliser le sexe et les fantasmes pour combler leur besoin de se sentir en sécurité, d’intimité affective.

Leurs fantasmes s’organiseraient autour de trois catégories :

  • Des fantasmes faisant apparaître un fort désir d’intimité
  • Des fantasmes dans lesquels le sujet est impuissant
  • Des fantasmes où les partenaires sont affectueux, affectueuses

Ces personnes auraient tendance à avoir des fantasmes dans lesquels ils reçoivent du réconfort, du soutien, de l’affection.

Les fantasmes des personnes au style d’attachement « évitant », quant à eux, s’articulent autour :

  • Du désir d’échapper à la réalité
  • D’un soi agressif
  • D’un ou une partenaire agressive

Les personnes avec ce style d’attachement auraient tendance à dissocier le sexe et l’intimité. Leurs fantasmes reflèteraient cette idée de distance émotionnelle.

Ces deux recherches précédentes apportent quelques éléments pour mieux comprendre nos fantasmes, mais ceux-ci peuvent être connectés à un tas d’autres facteurs !

Il semble par exemple que les fantasmes des femmes varient en fonction de leur cycle menstruel, non seulement dans leur fréquence (on noterait des pics de fantasmes autour de la période d’ovulation), mais aussi dans leur contenu…

La recherche sur nos fantasmes a de beaux jours devant elle !

 

Madmoizelle

 

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