Tatouer des tétons pour restaurer l’image des femmes victimes d’un cancer du sein


 Alexia Cassar tatoue des tétons disparus après une ablation du sein

Dans le Val d’Oise, une ancienne biologiste reconvertie propose aux femmes qui ont subi l’ablation d’un sein après un cancer un tatouage définitif de mamelon et d’aréole. Le résultat est spectaculaire et participe à leur reconstruction physique et mentale.

Après une mastectomie (ablation du sein), l’image de soi est très dégradée,

parce que même s’il y a eu reconstruction mammaire, il n’y a plus de mamelon, ne reste qu’une cicatrice. D’où l’idée d’une jeune femme, ancienne biologiste et passionnée de tatouage, de créer, il y a deux ans, The Tetons Tatoo Shop. Un concept unique en France qui se propose de tatouer sur les femmes mutilées par un cancer du sein des tétons presque plus vrais que nature.

Dans son atelier confortable, entouré d’un jardin, en grande banlieue parisienne, Alexia Cassar a déjà reçu, en deux ans d’exercice, 300 femmes, et même trois hommes, car le cancer du sein touche aussi (mais c’est très rare) des hommes. Première étape de la consultation : faire connaissance. Avec la patiente, Alexia Cassar définit le projet, la forme la taille la couleur de l’aréole et du mamelon qu’elle devra tatouer, elle scrute aussi la texture de la peau, car la chimio, la radiothérapie, les traitements, peuvent avoir fragilisé le terrain à tatouer, les cicatrices aussi.

Le rendez vous dure trois heures en tout, 30 minutes sont consacrées à la réalisation du tatouage, qui n’est pas douloureux. Vient ensuite l’épreuve du miroir, quand le tatouage est terminé.

La récompense pour Alexia :

« C’est un moment très chargé en émotion. Certaines avaient caché les miroirs chez elles, pour ne plus se voir. L’effet du tatouage est immédiat dans leur tête, je les vois sourire et s’émerveiller. »

Des tétons plus vrais que nature, véritables "trompe l’œil"

Il a fallu trois ans de formation à Alexia pour acquérir cette technique bien spécifique importée des États-Unis. Passionnée de tatouage, elle a longtemps travaillé comme biologiste et le milieu du cancer lui était familier. Quand sa petite fille est tombée malade, elle est passée du côté des aidants et des patients et a voulu se reconvertir. Sa connaissance du milieu l’a bien aidée à comprendre les traitements et les souffrances subies. « La séance de tatouage, c’est aussi un travail très psychologique », dit Alexia.

Isabelle, 47 ans, diagnostiquée d’un cancer du sein il y a cinq ans, a fait faire le tatouage en décembre. Depuis, elle revit : « C’est génial, ma mère était sidérée quand elle a vu le résultat ! Je l’ai fait pour moi, mais aussi pour mon mari et mes enfants. La reconstruction mammaire, c’était déjà bien, mais là c’est la touche en plus. J’ai repeint la carrosserie ». Une renaissance définitive car le tatouage est un véritable trompe-l’œil qui ne disparaît pas au fil des ans : il est beaucoup plus réaliste et durable que ce que font certains chirurgiens après l’opération, avec des pigments semi-permanents dont la couleur s’étiole au fil des ans.

Alexia Cassar, fondatrice de "The tetons tatoo shop" Alexia Cassar, fondatrice de « The tetons tatoo shop » © Radio France / Véronique Julia

Mais cette technique exige beaucoup de professionnalisme, tant technique que psychologique. Elle ne s’improvise pas. Alexia milite d’ailleurs pour que cette pratique soit certifiée, labellisée pour sécuriser l’exercice et éviter les abus.

Ce tatouage coûte quelques centaines d’euros, il n’est pas remboursé mais certaines mutuelles en financent une partie…

Franceinter

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