“Aider vos collègues trop souvent peut conduire à un épuisement mental et émotionnel et peut même nuire à votre travail”, écrivait il y a quelques jours le magazine économique américain Government Executive. La raison ? Une étude menée pendant 15 jours sur 68 salariés issus de différents secteurs économiques (industrie, finance, ingénierie, santé) et sélectionnés pour leur propension à aider leurs collègues, démontre qu’il existe un risque de burn out si un collaborateur est interrompu plus de deux à trois fois dans la même journée.

“Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce sont les employés les plus socialisés qui sont les plus exposés au risque”, explique Russel Johnson, professeur associé de management à l’université d’État du Michigan et coauteur de l’étude. Pour lui, l’épuisement provoqué par ce trop-plein d’aide envers ses collègues peut aussi amener à de la colère et à de la frustration à l’égard d’autres salariés jugés comme incompétents. Qui plus est, plutôt que d’accroître sa productivité, un trop grand dévouement de la part d’un employé réduit ses performances.

Alors comment pallier le problème lorsqu’on aime être à l’écoute des besoins de son équipe sans forcément finir comme un légume ? L’étude américaine fait quatre recommandations. D’abord, cela peut paraître évident, mais parfois il faut savoir dire non, en prenant garde de bien expliquer pourquoi vous n’êtes pas disponible. Si vous avez du mal à dire non, vous pouvez aussi le signifier physiquement, en vous isolant dans un bureau fermé ou encore en portant des écouteurs. Rediriger la personne demandeuse vers un autre collègue tout aussi compétent que vous peut être une autre solution pour vous sauver la mise. Enfin, un rappel qui ne fait pas de mal : s’imposer des pauses, ça ne coûte rien, c’est bon pour votre santé, et c’est en plus encadré par le Code du travail français.