L’interprétation sociologique des rêves


le cauchemar

Pour une sociologie de nos comportements la nuit : quand la sociologie revisite l’interprétation des rêves.

Freud se serait-il trompé sur le rêve ? Aurait-il laissé passer l’essentiel en définissant le rêve comme la « réalisation déguisée d’un désir refoulé » ? Quand la sociologie revisite le sens de nos activités nocturnes, c’est avec Bernard Lahire pour l’Interprétation sociologique des rêves aux éditions de la Découverte. Une première dans le monde des sciences sociales…

Le texte du jour

Quels que soient les objets de notre prédilection et de notre attachement, ou ceux qui nous ont tenus longtemps occupés, et qui ont exigé de notre esprit une attention particulière, ce sont ceux-là mêmes que nous croyons voir se présenter à nous dans les rêves. L’avocat rêve qu’il plaide et confronte les lois, le général qu’il bataille et se lance dans la mêlée ; le marin qu’il continue la lutte engagée contre les vents ; et nous que nous poursuivons notre ouvrage, que nous explorons sans relâche la nature, et que nous exposons nos découvertes dans la langue de nos pères. Toutes les passions, tous les sujets d’étude, occupent ainsi de leurs vaines images l’esprit des hommes dans les rêves. Vois tous ceux qui pendant de nombreux jours ont été les spectateurs attentifs et fidèles des jeux du cirque ; quand ils ont cessé d’en jouir par les sens, le plus souvent il reste encore dans leur esprit des voies ouvertes par où peuvent s’introduire les images de ces objets. Aussi pendant bien des jours encore, ces mêmes images rôdent devant leurs yeux, et, même éveillés, ils croient voir des danseurs se mouvoir avec souplesse ; leurs oreilles perçoivent le chant limpide de la cithare et la voix des instruments à cordes, ils contemplent la même assemblée, et voient resplendir en même temps les décors variés de la scène. Telle est l’influence des goûts, des plaisirs, des travaux habituels, non seulement chez les hommes mais même chez tous les animaux.

Lucrèce, De Rerum Natura (ier siècle av. J.-C.), IV, v.962-suite, traduit par Alfred Ernout, (Les Belles Lettres, 1930)

Franceculture

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