Pourquoi vous faites confiance à des étrangers ? La réponse est pavlovienne


Par Jacqueline Charpentier

Pourquoi vous faites confiance à des étrangers, la réponse est pavlovienne

Notre confiance dans les étrangers dépend de leur ressemblance avec d’autres personnes que nous avons déjà connues selon une nouvelle étude par une équipe de chercheurs en psychologie. Ces résultats montrent que les étrangers, ressemblant à des individus connus pour être dignes de confiance, sont plus dignes de confiance. En revanche, ceux qui sont similaires à ceux connus pour être indignes de confiance sont moins fiables.

Les détails de la recherche, menée à l’Université de New York, sont publiés dans la revue PNAS. Notre étude révèle que les étrangers sont méfiants même s’ils ne ressemblent que très peu à une personne précédemment associée à un comportement immoral selon Oriel FeldmanHall, auteur principal du papier. Comme le chien de Pavlov, conditionné par une seule cloche, continuera à saliver avec des sons similaires, nous utilisons des informations sur le caractère moral d’une personne, pour lui faire confiance ou non, comme un mécanisme d’apprentissage pavlovien de base afin de porter des jugements sur les étrangers.

Le même mécanisme d’apprentissage que le chien de Pavlov

Nous prenons des décisions sur la réputation d’un étranger sans aucune information directe ou explicite à leur sujet en raison de leur ressemblance avec d’autres que nous avons rencontrés même si nous ne sommes pas conscients de cette ressemblanceselon Elizabeth Phelps, professeure au département de psychologie de NYU et auteure principale du papier. Cela montre que notre cerveau déploie un mécanisme d’apprentissage dans lequel les informations morales, codées à partir d’expériences passées, guident les choix futurs.

Les scientifiques ont une meilleure compréhension de la prise de décision sociale dans des interactions individuelles répétées. Mais on ignore que notre cerveau fonctionne de la même manière lorsqu’il interagit avec des étrangers. Pour explorer ce domaine, les chercheurs ont mené une série d’expériences centrées sur un jeu de confiance dans lequel les participants prennent une série de décisions concernant la fiabilité de leurs partenaires et dans ce cas, ils décident de confier leur argent à 3 joueurs différents représentés par des images.

Des expériences avec des personnes dignes ou indignes de confiance

Les sujets savaient que tout l’argent qu’ils investissaient serait multiplié 4 fois et que l’autre joueur pourrait ensuite soit partager l’argent avec le sujet (réciproque) ou garder l’argent pour lui-même (trahison). Chaque joueur était très digne de confiance (réciproque 93 % du temps), assez digne de confiance (réciproque 60 % du temps) ou pas du tout digne de confiance (7 % du temps).

Dans une deuxième tâche, les mêmes sujets ont été invités à sélectionner de nouveaux partenaires pour un autre jeu. Mais à l’insu des sujets, le visage de chaque nouveau partenaire potentiel a été transformé, à des degrés divers, avec l’un des 3 premiers joueurs de sorte que les nouveaux partenaires avaient une certaine ressemblance physique avec les précédents.

Même si les sujets n’étaient pas conscients que les étrangers (les nouveaux partenaires) ressemblaient à ceux qu’ils rencontraient auparavant, les sujets préféraient toujours jouer avec des étrangers qui ressemblaient au premier joueur qu’ils savaient digne de confiance et évitaient de jouer avec des étrangers dont le visage ressemblait aux joueurs indignes dans la précédente tâche. De plus, ces décisions de confiance ou de méfiance vis-à-vis des étrangers révélaient un gradient intéressant et sophistiqué. La confiance augmentait progressivement au fur et à mesure que l’étranger ressemblait au partenaire digne de confiance de l’expérience précédente et diminuait progressivement.

Dans une expérience subséquente, les scientifiques ont examiné l’activité cérébrale des sujets pendant qu’ils prenaient ces décisions. Ils ont découvert que lorsqu’ils décidaient si les étrangers pouvaient être fiables, les cerveaux des sujets utilisaient les mêmes régions neurologiques que celles qui étaient impliquées dans la première tâche incluant l’amygdale qui est une région qui joue un rôle important dans l’apprentissage émotionnel. Plus la similarité de l’activité neurale était grande entre l’apprentissage initial d’un joueur indigne de confiance et la décision de faire confiance à un étranger, plus les sujets refusaient de faire confiance à l’étranger. Cette constatation souligne la nature hautement adaptative du cerveau, car elle montre que nous faisons des évaluations morales des étrangers basées sur des expériences d’apprentissage précédentes.

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