Malgré la peur de veillir, il semble qu’une chose capitale ne fait que s’améliorer avec le passage des années : l’estime de soi. Une récente étude publiée en juillet dans le journal scientifique Psychological Bulletin établit que c’est à 60 ans que nous avons le plus confiance en nous. Et cette confiance demeure à son paroxysme pendant toute une décennie.

« La quarantaine est pour beaucoup d’adultes une période de stabilité dans de nombreux domaines, comme les relations personnelles et l’emploi. Durant cette période, la plupart des personnes s’investissent davantage dans les rôles sociaux qu’elles détiennent, ce qui les rend plus sûres d’elles-mêmes,explique Ulrich Orth, co-auteur de l’étude et professeur de psychologie à l’Université de Berne en Suisse, au magazine américain Time. Ces gens vont par exemple prendre plus de responsabilités au travail, vont s’efforcer de maintenir une bonne relation avec leur partenaire et vont aider leurs enfants à devenir des individus responsables et indépendants. »

Les chercheurs ont combiné les résultats de 191 articles de recherches sur le sujet, ce qui correspond aux données de 165 000 personnes, afin d’en tirer les résultats les plus complets à ce jour à propos de l’évolution de la confiance en soi à travers les âges.

L’adolescence, une période clé

La confiance en soi commence à grimper entre 4 et 11 ans, alors que les enfants se développent socialement et intellectuellement et acquièrent un peu d’indépendance. Et puis elle atteint un plateau entre 11 et 15 ans. Mais elle ne baisse pas.

Ces données sont surprenantes, car l’adolescence est généralement perçue comme un âge où on se cherche et où on a peu confiance en soi, « possiblement à cause des changements physiques et hormonaux que causent la puberté et de la comparaison sociale à l’école, explique le Dr Orth. Cependant, nos résultats montrent que ce n’est pas vraiment le cas. »

En fait, l’estime de soi stagne et puis, à partir de la seconde moitié de l’adolescence, elle reprend son ascension graduellement jusqu’à la moitié de l’âge adulte, avant d’attendre son maximum à la soixantaine.

Les changements négatifs du grand âge

Ces sentiments positifs restent stables pendant encore dix ans avant de commencer à s’amenuiser. Cette chute de la confiance en soi commence doucement vers 70 ans et s’aggrave vers quand la personne atteint son 90e anniversaire.

« Les individus perdent leur importance sociale à cause de la retraite, ils n’ont plus d’enfants à la maison et deviennent parfois veuves ou veufs ce qui a un impact non négligeable sur la confiance en soi, explique le chercheur suisse. En plus, le grand âge apporte son lot de changement négatifs, que ce soit dans le statut socio-économique de la personne, dans ses capacités intellectuelles et dans sa santé. »

Les résultats de l’étude sont encourageants, car ils suggèrent que tous ces facteurs ne convergent de façon significative qu’à l’âge de 90ans. « Même durant le grand âge, beaucoup de personnes arrivent à maintenir une très bonne estime d’eux-mêmes »,conclut Ulrich Orth.