Se faire désirer marche selon les chercheurs en psychologie


Par Michelle Malia traduit par Normand Belhumeur

Peut-être êtes-vous de ceux qui se volatilisent aux aurores après une nuit sans lendemain ou s’inventent un horaire chargé dans la semaine à venir. Au fils des rencontres, des célibataires mettent en œuvre des tactiques comme celles-là, et bien d’autres, pour éviter de paraître dépendants ou désespérés. Se faire désirer, en théorie, vous rend plus attrayant.

« Vous essayez de séduire quand vous couchez ensemble, quand vous riez ensemble, quand vous faites des activités ensemble, mais vous vous montrez très détaché », résume Helen Fisher, anthropologue et auteur de Why We Love. Mais est-ce que cette attitude désinvolte a réellement ses bénéfices?

Pendant des décennies, les psychologues se sont demandé si se faire désirer nous rendait plus attrayants aux yeux des autres et, le cas échéant, pourquoi. Quelques études donnent des raisons pour lesquelles on désire parfois davantage les personnes qui nous obligent à faire plus d’efforts pour capter leur attention.

Ce ne sont pas les manières qui manquent, mais, le plus souvent, ceux qui se font désirer font preuve de confiance en eux, parle à d’autres et remettent à plus tard les relations sexuelles, d’après une étude publiée dans le European Journal of Personality. Des moyens qui « peuvent refléter une plus grande valeur sélective ». La distance que vous gardez entre vos partenaires potentiels et vous, en d’autres mots, vous rend plus attrayant. « C’est un indice de qualité », explique Gary Lewandowski, un professeur de psychologie dont les travaux portent essentiellement sur les relations amoureuses. « Si vous pouvez vous montrer difficile, c’est que vous devez avoir plusieurs options, et si vous avez plusieurs options, c’est que vous devez être un bon partenaire. »

Ne pas tout dévoiler à propos de soi – ou du moins garder ses sentiments pour soi – fonctionnerait aussi d’après une autre étude, publiée récemment dans Psychological Science. Pour celle-ci, les chercheurs ont demandé à des participantes de regarder des profils d’hommes (fictifs) qui avaient aussi (prétendument) regardé leurs profils. Pour chaque homme qu’une participante regardait, on lui disait soit qu’elle avait beaucoup plu à l’homme, soit qu’il l’avait trouvée ordinaire, soit qu’on ne connaissait pas ses impressions. Les femmes se sont dites plus attirées par les hommes à qui elles avaient plu qu’à ceux qui les avaient trouvées ordinaires, sans surprise. Mais c’est par les hommes dont elles ne connaissaient pas les sentiments qu’elles ont été le plus attirées. « Si je ne sais pas si je vous plais ou non, je dois réfléchir et penser à vous beaucoup plus, poursuit Gary Lewandowski. On consacre beaucoup plus d’énergie à réfléchir aux possibilités. »

Cette incertitude peut accaparer notre attention pendant des jours, voire des semaines, mais les effets sont limités. Éventuellement, ils s’estompent. « Un certain degré de mystère peut être attrayant au début d’une relation, poursuit-il. On aime beaucoup le mystère, mais pendant un moment. Après, c’est insupportable. »

Il ne faut pas nécessairement en déduire que vous devez jouer la proie difficile à capturer quand vous voulez une aventure sans lendemain. En fait, c’est le contraire. Dans l’étude du European Journal of Personality, on écrit qu’autant les hommes que les femmes qui cherchent une brève aventure préfèrent quelqu’un de très disponible, une proie facile. Mais si l’objectif est une relation sérieuse, tous préfèrent quelqu’un qui soit moins disponible, plus difficile à séduire.

À nouveau, on déduit que, si vous êtes occupé, difficile à joindre, avec d’autres, vous pourriez être un partenaire de premier choix. « Vous ne serez pas collant ou dépendant, des caractéristiques négatives que l’on n’aime pas, dit Gary Lewandowski. Vous dites que vous avez autre chose à faire, ça montre un certain degré d’indépendance qui peut être rafraîchissant. »

Bref, on s’attache davantage à ce que l’on obtient avec effort. C’est ce que dit d’ailleurs la théorie du gain et de la perte, élaborée en 1965 par les psychologuesElliot Aronson et Darwyn Linder : vous serez plus attiré par une personne à laquelle vous ne plaisiez pas initialement, mais dont vous avez gagné l’affection, que par une personne qui vous a aimé au premier coup d’œil.

Vice

Vous avez un Avis à donner ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pour information

Les articles qui sont présentés sur le site sont une sorte de bibliothèque de sujets que j’affectionne particulièrement et qui sont traités dans différents média et mis à votre disposition. Cela pourrait s’appeler « Revue de Presse », mais c’est plus que cela, vous trouverez également des contenus bruts (Vidéo, recherches scientifiques, émissions de radio, …).

Je ne suis pas l’auteur de ces articles, en revanche, les auteurs, les sources sont cités et les liens sont actifs quand il y en a pour que vous puissiez parfaire votre information et respecter les droits d’auteurs.

Vous pouvez utiliser le moteur de recherche qui se situe en dessous et utiliser des mots clés comme alcool, dépression, burn out, … en fonction de votre recherche. Ainsi vous trouverez différentes publications, « articles » qui ont attiré mon attention.

Très bonne lecture.