Êtes-vous fait pour le polyamour ?


Les polyamoureux

Le polyamour est-il une véritable alternative au couple traditionnel ? Une incitation à penser autrement les relations sentimentales ? Une liberté si facile à accepter ?

Liberté amoureuse totale, transparence et confiance : et si le polyamour était l’avenir du couple ? En étant capables d’aimer plusieurs personnes en même temps, les déçus du couple traditionnel, tentent parfois de nouvelles règles du jeu en bousculant les schémas sur la fidélité et la jalousie. On en parle dans l’émission La Tête au carré de Mathieu Vidard avec ses invités Magali Croset-Calisto, sexologue, et Philippe Brenot, psychiatre.

Le témoignage d’Isabelle, auditrice :

Le polyamour, c’est accepter de laisser naître l’amour alors qu’on est déjà engagé ailleurs. C’est ne pas étouffer les petites étincelles que la plupart refuse de laisser pousser. C’est accepter d’être entier avec plusieurs. C’est beaucoup donner et énormément recevoir. C’est épuisant, et souvent mal compris, c’est difficile à assumer publiquement, mais c’est merveilleux.

Le polyamour, qu’est-ce que c’est ?

Souvent on fait l’amalgame avec la polygamie, avec l’aventure d’un soir ou le libertinage. Or, le polyamour est une question d’amour, d’amour plurielles assumées et dans le respect de chaque partenaire. Dans la langue française, il n’y a qu’un mot pour dire amour.

Les Grecs avaient eros (l’amour physique, l’excitation sexuelle), philia (la tendresse, ou l’amour de l’esprit de l’autre) et agapé(l’amour désintéressé, l’amour pour l’amour). Dans le polyamour, on va jouer avec ces nuances.

Le polyamour : on a tous appris à aimer plusieurs amis, ou plusieurs de ses enfants de manière différenciée. Avec le polyamour, on aime plusieurs personnes de manière différenciée, sans qu’une seule personne vienne combler la conjugalité, l’érotisme, et la parentalité.

Pourquoi le polyamour ?

Aujourd’hui, on assiste à la fin du mariage traditionnel et de l’union indéfectible : en France, on prononce 130000 divorces par an et plus de la moitié des couples en ville vont se séparer. Les anciens partenaires vont souvent réitérer la même histoire, dans une succession d’unions-mariage-divorce et se sentent dans une impasse.

Et c’est normal : il y a une usure naturelle du couple dans la longueur. Si un couple s’est formé jeune à 17-18 ans, il peut vivre 70 ans ensemble en terme d’espérance de vie ! C’est vertigineux, d’autant que le risque de diminution du désir est grand, et que les possibilités sont plus nombreuses aujourd’hui. Conséquence ? On trouve maintenant beaucoup de formes du couple. Le polyamour en est une parmi d’autres.

Le polyamour : pour qui ?

« Je t’aime profondément, mais si j’aimais aussi quelqu’un d’autre est-ce que tu l’accepterais ? » Ce sont plus souvent les hommes qui posent cette question. Or, dans la construction de l’imaginaire, dans notre culture judéo-chrétienne, l’infidélité est un acte de transgression. L’adultère souvent vécu par les femmes comme une trahison. Même si, aujourd’hui, ce sont elles qui parlent de plus en plus du polyamour comme d’une alternative à l’adultère subi.

Peut-on aimer plusieurs personnes à la fois ?

Le témoignage d’Yves, auditeur :

J’ai pratiqué sans le savoir le polyamour dans les années 1970 : ma femme avait des amants, elle me racontait, elle partait parfois en vacances avec l’un d’eux, puis me revenait : j’étais heureux pour elle, et heureux de la voir revenir.

Quelles sont les « qualités requises ? »

  • Il vaut mieux être altruiste, et désintéressé : sortir de l’amour platonicien de l’éros pour passer dans l’amour spinoziste : se réjouir du bonheur de l’autre, même si ce n’est pas avec nous. C’est souvent compliqué, parce que l’on a été construit autrement.
  • Penser comme Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre.Ils formaient un couple ouvert, avec une façon très moderne de fonctionner. Ils ont défini deux amours : l’amour nécessaire (ce qu’on trouve aujourd’hui chez les polyamoureux comme amour primordial) et les amours contingentes (les amours satellites ou secondaires)
  • Dire les choses. Lacan soulignait que le polyamour est une parole de vérité : « je ne te mens pas, parce que je t’aime »
  • Il faut poser des règles très explicites. Sinon cela génère des incompréhensions.
  • Se rassurer : aujourd’hui le fait de dire que l’on est polyamoureux soulève moins de résistance qu’imaginé.
  • Gérer la jalousie. C’est un sentiment fondamental dans l’espèce humaine, fondée sur l’exclusivité du sentiment amoureux. Dans le polyamour, il faut accepter que l’autre aime une autre personne sans que ça n’enlève rien à soi. Il existe des outils psychologique pour surmonter le sentiment mais surtout, il faut que la personne le veuille. Pour cela qu’elle soit confiante en elle, et mure.

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