La maladie de Lapeyronie, une déformation du pénis taboue alors qu’elle touche jusqu’à 9 % des hommes


SEXE – Un pénis tordu, plié, étranglé… Voilà le calvaire d’environ 10 % de la gent masculine, touchée par la maladie de Lapeyronie. Encore méconnue et taboue, elle entraîne des douleurs et une déformation du pénis. Un traitement n’est disponible sur le marché que depuis peu.

Elle fait partie de ces maladies que l’on tait, dont on a honte de parler. La maladie de Lapeyronie touche pourtant de 3,4 à 9 % de la population masculine adulte. Décrite dès 1743 par François Gigot de Lapeyronie, premier chirurgien du roi Louis XV, cette pathologie concerne dans la plupart des cas des hommes de 55 à 60 ans. Elle se manifeste par une déformation de la verge qui peut se traduire par une courbure, un rétrécissement, un étranglement ou un raccourcissement. Conséquence de quoi les rapports sexuels peuvent être rendus difficiles, voire impossibles. D’autant que des dysfonctions érectiles sont aussi notées dans 20 à 50 % des cas.

Chez deux hommes qui en sont atteints sur trois, la maladie de Lapeyronie s’accompagne aussi de douleurs qui peuvent survenir uniquement lors des érections, de temps en temps, voire même lorsque la verge est au repos. Cette douleur, qui s’étale sur une période de six à huit mois, marque souvent le premier stade de la pathologie, dont les causes sont encore mal connues.

Un traumatisme coïtal, le tabagisme ou encore l’obésité parmi les facteurs de risque

D’après l’Association française d’urologie (AFU), la maladie de Lapeyronie est associée dans près de 40 % des cas à la maladie de Dupuytren, liée à un épaississement de l’aponévrose palmaire, une structure située sous la peau de la paume de la main et des doigts. Chez 5 à 13 % des patients par ailleurs, la maladie est causée par une blessure résultant d’un traumatisme coïtal. « Des études épidémiologiques montrent également l’association avec le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle, l’hyperlipidémie, le tabagisme, le déficit en testostérone et la chirurgie pelvienne, notamment après prostatectomie dans 15,9 % des cas », note l’AFU.

Lors du déclenchement de la maladie, le corps crée des couches de tissu cicatriciel sous la peau du pénis pour réparer les dommages. Ces nouveaux amas de peau font perdre de l’élasticité au sexe. Et selon l’endroit où ils se trouvent, ils peuvent causer une torsion. Dans la seconde phase, les douleurs disparaissent et la déformation du pénis se stabilise. Une situation qui peut être psychologiquement dévastatrice, l’AFU notant « souvent une tendance dépressive avec une diminution de l’estime de soi, et parfois des objectifs non réalistes : retrouver la même verge qu’avant la maladie ».

Un traitement miracle

Le diagnostic de la maladie de Lapeyronie ne peut se faire que par palpation. « Les patients ont tous une plaque palpable à l’examen clinique, y compris ceux qui ne l’ont pas palpé eux-mêmes, indique l’AFU. Dans deux tiers des cas la(les) plaque(s) est (sont) située(s) sur la face dorsale avec une déformation dorsale. Les plaques latérales et ventrales sont moins fréquentes et entraînent plus de difficultés coïtales en général. […] La consistance de la plaque peut être molle, ferme, calcifiée voire ossifiée. »

Si, il y a quelques années encore, aucun traitement n’avait réellement fait ses preuves dans le traitement de la maladie, le Xiapex a changé la donne. Autorisé sur le marché européen depuis fin 2015, mais non remboursé en France, ce médicament contient une enzyme capable de casser la structure du collagène. Injecté dans la plaque de tissus cicatriciels, il les détruit et permet de réduire la courbure engendrée. Grand avantage, il peut s’utiliser avant que la courbure ne soit fixée, ou après pour une efficacité observée chez deux tiers des patients, avec une réduction de courbure « de l’ordre de 15 à 20 degrés », est-il écrit sur le site de l’AFU.

Aux États-Unis, des injections de verapamil, utilisé dans le traitement de l’hypertension artérielle et de l’angine de poitrine, sont utilisées. Selon le New York Times, ce traitement fonctionnerait dans 40 % des cas environ, « bien que cela n’ait pas été prouvé dans un essai contrôlé ». Don Cummings, un dramaturge américain auteur d’un livre sur son expérience, intitulé « Bent But Not Broken » [Tordu mais pas brisé, ndlr.], confie au journal avoir récupéré à 95 % « de ce qui était normal pour [lui] avant Lapeyronie ».

En cas d’inefficacité des traitements, le recours à la chirurgie peut être envisagé. « Différentes interventions existent selon le type de déformation et les symptômes associés », précise l’AFU.

LCI

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