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« Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines ».
Jean Michel Blanquer présentait il y a dix jours son projet de loi « pour une école de la confiance » au Conseil supérieur de l’éducation. Le ministre de l’Education nationale défend ce texte comme un moyen d’élever le niveau des élèves et de créer davantage de justice sociale. C’est également l’ambition du neurobiologiste Stanislas Dehaene nommé en janvier par le ministre à la tête du Conseil scientifique de l’Education nationale, un comité en chargé d’éclairer ses décisions concernant les apprentissages et la pédagogie.
Le professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale propose de comprendre les processus d’apprentissage grâce à une meilleure connaissance du cerveau humain. Dans son livre « Apprendre ! » publié chez Odile Jacob il appelle notamment à réhabiliter la curiosité dans les méthodes d’apprentissage.
Stanislas Dehaene :
« Est-ce que l’école ne tue pas progressivement la curiosité ? Par exemple, en ne fournissant pas aux enfants un environnement assez stimulant, ou en fournissant un environnement trop difficile. Il faut créer un environnement scolaire dans lequel la curiosité de l’enfant est suscitée et récompensée. »
« On comprend que le sommeil n’est pas juste réparateur mais que c’est un facteur important de l’apprentissage. Or le sommeil des enfants a tendance à diminuer. Si les enfants manquent de sommeil, ils vont tendance à être agressifs et hyperactifs. »
« Le cours magistral n’est pas la meilleure manière de procéder. Tout ce qui peut engager l’attention de l’enfant conduit à de bien meilleurs résultats que le cours magistral. »
« Les sciences cognitives viennent de comprendre comment l’environnement social change l’apprentissage dans un processus qui est individuel. »
« La plus grande découverte des sciences cognitives est d’avoir montré que dès le plus jeune âge, avant même de parler, les petits enfants sont en train de développer des modèles mentaux. »