Pour être respecté, rugissez !


Par SÉBASTIEN BOHLER

La force de nos cris reflète notre force physique. Les autres ne s’y trompent pas : si votre voix porte, vous inspirerez le respect.

Quand un lion rugit dans la savane, tout le monde sait qui est le chef. Rugir plus fort que les autres permet d’éloigner les concurrents et d’attirer les femelles.

Quand un cerf brame dans le sous-bois, tout le monde sait qui est le chef. Bramer plus fort que les autres permet d’éloigner les concurrents et d’attirer les femelles.

Quand un Rafael Nadal rugit sur la terre battue de Roland Garros, tout le monde sait qui est le chef. Rugir plus fort que les autres permet d’éloigner les concurrents (qui repartent souvent battus à plate couture sans envie de revenir) et d’attirer les femmes, l’argent et les contrats.

Vision machiste et primitive ? Oui, mais le rugissement est machiste et primitif, comme nous l’allons voir.

Expériences de rugissement en laboratoire

Des chercheurs des universités du Sussex, en Grande-Bretagne, et de Dresde, en Allemagne, ont découvert que le rugissement constitue un indice sonore de la force physique réelle des individus. Autrement dit, quand un individu plus fort que vous « rugit », votre oreille et votre cerveau évaluent la force physique de cet individu de façon très fiable à partir de ce seul cri. Ce qui explique aussi les concours de hurlements que se livrent les karatekas.

Les expériences qui le démontrent valent le détour : on a demandé à des volontaires de rugir le plus fort possible dans un micro, puis de serrer une poignée de force le plus puissamment possible. Leurs hurlements étaient ensuite écoutés par des auditeurs neutres, qui devaient indiquer si, d’après eux, les auteurs de ces cris étaient ou non plus forts qu’eux physiquement.

Et dans 88 % des cas, ils ne se sont pas trompés. Pour les femmes, la situation est plus nuancée : le rugissement transmet clairement la supériorité physique dans 43 % des cas, mais dans 43 % des cas aussi il donne aussi l’impression que l’autre est de force au moins équivalente. Chez les femmes, c’est surtout le « parler agressif » qui reflète fidèlement la force physique.

Un cri vaut mieux qu’un mauvais coup

Le rugissement aurait rempli une fonction importante dans les espèces sociales où s’établissent des hiérarchies : en transmettant un message sans frais sur la force de l’adversaire, il permet à celui qui se sent nettement plus faible de renoncer au combat. Chacun s’épargne ainsi une dépense d’énergie inutile, mais aussi le risque de prendre de mauvais coups. Après, il y a ceux qui, comme Rafael Nadal, crient etdonnent en plus de mauvais coups. Mais là, c’est que vous êtes mal tombé…

 

Cerveau & Psycho

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