Nicolas Demorand s’interroge sur la fatigue avec deux invités : Philippe Zawieja, chercheur et écrivain, et Patrick Cherin, professeur de médecine interne à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
Comment définir la fatigue ? C’est un phénomène subjectif, qu’il est souvent difficile de faire entendre (comprendre) à ses proches. Ceux qui la subissent font toujours une différence entre une “bonne” et une “mauvaise” fatigue.
Philippe Zawieja :
À partir du moment où le sommeil ne remplit plus son office, on s’inquiète et la fatigue devient “mauvaise”.
En termes plus médicaux, le professeur Cherin renchérit : “Il faut faire la différence entre la lassitude (on parle de « fatigue physiologique ») où le repos permet de récupérer la fatigue intégralement, et l’asthénie où le repos ne permet pas de récupérer – et c’est la où ça devient pathologique, où ça témoigne d’une souffrance”.
Philippe Zawieja distingue dans son Dictionnaire de la fatigue au moins une quinzaine de termes différents pour évoquer différents stades, différentes formes de fatigue, à différentes époques. Pourtant, pour Patrick Cherin :
Au fur et à mesure des époques, le nom change, mais le mal est le même.
Il explique : “La notion de fatigue chronique existe depuis 3000 ans. Hérodote l’a décrite avec la fatigue des guerriers scythes, ces fabuleux guerriers à cheval, très fatigués après une bataille perdue. George Miller Beardn en 1869, a décrit la neurasthénie avec ses fatigues chroniques, ses maux de têtes, ses douleurs diffuses, ses troubles du sommeil, ses troubles de l’attention. C’est aussi ce qu’on observe aujourd‘hui dans le burn-out”
One comment on “Phénomène hautement subjectif, la fatigue est-elle un signal d’alarme pour le corps ?”
[…] Phénomène hautement subjectif, la fatigue est-elle un signal d’alarme pour le corps ? […]