On pourra bientôt mieux soigner les dépressions résistantes


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La résistance aux antidépresseurs s'expliquerait par une trop grande quantité de protéine ELK-1 dans le sang.

Dans un tiers des cas de dépression, les traditionnels antidépresseurs restent sans effets, occasionnant rechutes et complications sévères. Une résistance que des chercheurs associent à une protéine, que l’on pourra bientôt détecter et dont il sera possible de rectifier le dosage pour de meilleurs traitements.

Les chercheurs de l’Inserm et de l’hôpital de la Timone, à Marseille, ont mis en évidence l’implication de la protéine ELK-1, produite en trop grande quantité, dans la résistance de certains patients aux antidépresseurs.

Leurs recherches, publiées ce lundi dans Nature Medicine, permettront un meilleur diagnostic et portent à terme l’espoir de mettre au point un traitement. Car à ce jour, sur les 2 millions de patients souffrant de dépression en France, un sur trois montre une résistance aux traitements traditionnels.

La protéine en question, ELK-1, n’est peut-être pas impliquée dans toutes les formes résistantes de la dépression mais les résultats sont robustes : la sur-représentation de la protéine a été retrouvée chez des souris ayant des symptômes dépressifs et chez l’homme, sur l’analyse de tissus cérébraux post-mortem.

« Il semblerait que pendant les phases dépressives, cette protéine soit présente en excès », explique le psychiatre Raoul Belzeaux, l’un des auteurs de l’étude réalisée avec le soutien de la fondation FondaMental : « [ELK-1] présente des anomalies moléculaires qui peuvent expliquer en partie le cortège des symptômes que présentent les patients dépressifs. Et ce qui semble intéressant, c’est que cette protéine semble pouvoir diminuer quand les symptômes s’améliorent. »

Mesurer l’intensité de la dépression avec une simple prise de sang

La protéine a l’avantage de pouvoir être retrouvée dans le sang, ce qui laisse augurer que bientôt, une simple prise de sang pourra permettre d’identifier les patients à risque de résistance.

« C’est un enjeu très important, parce qu’on a du mal à prédire l’évolution d’un épisode dépressif majeur, on a du mal à savoir si un patient est à risque de rechute ou de récidive », explique le docteur Belzaux.

Avec une simple prise de sang, on pourrait mesurer en quelque sorte l’intensité de la dépression et de suivre sa progression.

Au-delà du diagnostic, l’identification de la protéine va permettre aussi de mettre au point un nouveau traitement pour ces formes résistantes de la dépression. Il est pour l’instant à l’étude, à un stade très précoce et ne sera donc pas disponible avant plusieurs années.

Franceinter

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